Attaque massive des scolytes sur les épicéas

 

En ce début d’automne 2018, les dommages de scolytes prennent des proportions inquiétantes dans bon nombre de pessières françaises. Le scolyte typographe (Ips typographus) est largement présent, le chalcoraphe (Pityogenes chalcographus) est fréquent sur les cimes ou les plus petits diamètres.

La saison de végétation 2019 sera déterminante quant à l’évolution des dommages mais on peut d’ores et déjà s’attendre à des attaques sur les secteurs touchés en 2018. Ce sont les conditions climatiques qui en détermineront l’intensité. Les mesures visant à limiter les populations de scolytes (recherche et extraction des bois sur pied colonisés avant essaimage et sortie des bois exploités sains avant colonisation) permettront de limiter l’ampleur des dégâts et la durée des attaques.

Les attaques de scolytes sur les épicéas sont entrées en phase épidémique sur la quasi totalité des pessières de la moitié nord de la France (Grand-Est, Bourgogne Franche-Comté, Hauts-de-France, Normandie, …), particulièrement dans les plaines et les zones montagneuses de basse altitude. Le sud du Massif Central (Tarn, Aude) et le Massif Central ont des foyers importants mais relativement dispersés alors que le Massif Alpin au sens large ne semble pas donner des signes de présence plus massive qu’à l’habitude.

Plus largement en Europe, l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique, la République Tchèque et la Suisse sont aussi concernées par une situation épidémique avec des volumes d’épicéas morts très conséquents. Les facteurs impliqués dans le déclenchement de cette épidémie sont liés :

  • aux sécheresses et chaleurs estivales qui ont sévi depuis 2015, et notamment celle de 2018, ce qui a probablement permis dans les secteurs de plaine l’établissement d’une troisième génération de typographes et donc une explosion des populations ;
  • aux chablis hivernaux dispersés (tempête Eleanor notamment, dans le Grand-Est) qui n’ont pas forcement été exploités et sortis à temps des forêts. Les bois restés à terre ont constitué une source de lieux de reproduction avec un succès reproductif probablement important puisque les arbres sont alors sans défense ;
  • et aux populations de typographe qui étaient en augmentation depuis 4 ans avec cependant un repli en 2016 suite au printemps humide.

Les acteurs de la filière Bois estiment que cette crise importante touche a minima (chiffres encore sujets à évolution) l’équivalent de 30% de la récolte annuelle d’épicéa des régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté et que l’impact financier pour les propriétaires correspond à une décôte de 20 à 50€ du m3 auxquels s’ajoute une perte de valeur liée à une exploitation prématurée.  

Les particuliers ne sont pas épargnés par ce fléau et nombre d’arbres devront être coupés afin d’éviter la contamination des espèces proches.

http://Informations complémentaires sur : http://agriculture.gouv.fr/augmentation-des-attaques-de-scolytes-en-pessieres