Pernand-Vergelesses : une victoire pour le Collectif La Jeannie et les associations environnementales

 

 

Pour rappel, les associations environnementales, Forestiers du Monde, FNE BFC et FNE 21 ainsi que leurs adhérents ont soutenu le Collectif La Jeannie dès début 2019 à propos du défrichement pour replantation en vignes du Plateau au lieu-dit « Sur forêts » à l’initiative du maire alors en place.

Forestiers du Monde a déposé plusieurs requêtes concernant ce dossier et le Tribunal Administratif de Dijon a décidé en date du 18 mars 2021 d’annuler l’arrêté préfectoral du 2 septembre 2019 autorisant de déroger à l’interdiction de détruire des spécimens d’espèces végétales et animales protégées.

Voici la déclaration de Forestiers du Monde au Président du Tribunal :

« L’érosion de la biodiversité et le réchauffement climatique sont les luttes qui vont désormais mobiliser notre humanité pour qu’elle puisse survivre.

Lutter contre l’érosion de la biodiversité est donc engagée et chacun doit y participer que l’on soit forestier, viticulteur, mais aussi et surtout préfet et magistrat.

Le préfet de Bourgogne et de Côte d’or par arrêté préfectoral du 10 février 2021 a rejeté la demande d’autorisation d’installer 3 éoliennes sur deux communes de Côte d’Or au motif de la préservation de l’intégrité du bien UNESCO des climats du vignoble de Bourgogne et de la présence du circaète Jean-Le-Blanc, espèce protégée. Qu’il soit remercié.

Mais comment comprendre cette décision préfectorale alors que le 2 septembre 2019 il autorisait la destruction d’espèces protégées sur la commune de Pernand-Vergelesses, affaire que vous jugez aujourd’hui, commune également comprise dans le périmètre du bien UNESCO, destruction d’espèces protégées qui aura permis le défrichement de 6,87 ha d’une jeune forêt feuillue communale de Pernand-Vergelesses, forêt présente bien avant le classement UNESCO des climats du Vignoble de Bourgogne

M. le Président, vous avez ici l’occasion de rendre justice à la nature qui ne doit jamais être l’alibi des puissants au service de la protection de leurs seuls intérêts personnels, notamment viticoles.

La loi relative à la protection des espèces sauvages doit être la même pour tous et s’appliquer avec la même rigueur d’autant que nous sommes en situation d’urgence environnementale.

Enfin, nous tenions à vous informer que nous accompagnons désormais un premier viticulteur de la côte viticole dans une démarche visant à développer la biodiversité au sein même de ces vignes en y plantant des arbres et des arbustes.

L’avenir est donc de développer une viticulture respectueuse de l’environnement en favorisant au sein même des propriétés déjà existantes la biodiversité et non pas de défricher toujours plus espaces naturels et détruire toujours plus de spécimens d’espèces protégées.

La décision de justice que vous vous apprêtez à rendre sera un signal fort qui marquera l’histoire locale d’une viticulture à la croisée des chemins, ou bien s’étendre et détruite la nature, les forêts et les espèces sauvages protégées ou bien produire du vin en conservant, et mieux encore, en restaurant la biodiversité locale.

Je tenais à dire ceci au nom de Forestiers du Monde, car Nous, nous avons l’ambition de bâtir un monde sain pour nos enfants et petits enfants ! »

Une victoire au-delà de toute espérance, à l’heure où la Stratégie Nationale de la Biodiversité pour les années à venir (2021_2030) est revue par l’Etat et où le CESER BFC a souligné à quel point le chemin est encore considérable en matière de préservation de la biodiversité pour, ne serait-ce, que prendre au sérieux la menace fondamentale que sa destruction entraînerait pour notre avenir et celui de nos enfants.

A lire rapport du CESER BFC du 7 avril et la déclaration FNE 21 à ce sujet

Contribution Biodiversité
Contribution FNE BFC SNB

Décision du Tribunal administratif de Dijon du 18 mars 2021.

Jugement TA Dijon 18 mars 2021 Esp��ces protégées