Œufs au Fipronil : le nouveau scandale de l’agro-industrie

Après la « vache folle », la viande à la dioxine, la grippe aviaire, le lait frelaté et les lasagnes à la viande de cheval… voilà les œufs à l’insecticide ! À chaque fois, un seul coupable : le modèle agro-industriel de notre agriculture…

Le Fipronil, accusé début 2000, par les apiculteurs de tuer les abeilles refait son apparition dans ce nouveau scandale alimentaire. L’affaire est partie des Pays-Bas. En 2016, la start-up ChickFriend a inondé le marché avec un produit antiparasitaire, commercialisé sous l’appellation DEGA 16 et contenant cet insecticide interdit. Le DEGA 16 était destiné à éradiquer le pou rouge dans les poulaillers. Le Fipronil est utilisé dans des produits à usage agricole (traitements de semence ou de sol) ou vétérinaire (sous forme de spray), ainsi que dans des cafaricides et formicides à usage domestique. Le Fipronil est jugé « modérément toxique », et dangereux pour l’homme s’il est absorbé en grande quantité. Pour cette raison, son usage est prohibé pour les animaux destinés à la consommation.

Le 20 juillet dernier, les autorités belges ont informé la Commission européenne via le Réseau d’alerte européen (RASFF) que des taux élevés de Fipronil avaient été mis en évidence dans des œufs et des viandes de volailles (conventionnels et bio).

Plus de 60 élevages en Belgique et 180 aux Pays-Bas ont été bloqués en raison de la présence suspectée de fipronil due à l’utilisation possible de l’antiparasitaire DEGA 16 dans ces élevages.

En Belgique, une enquête judiciaire est en cours pour fraude de la part du fournisseur du produit utilisé. Les autorités belges et néerlandaises mènent en parallèle des investigations pour retracer les circuits de commercialisation des lots contaminés.

Résultat : des centaines de milliers d’œufs contaminés et des dizaines d’élevages bloqués. Dix-sept pays touchés, dont 15 de l’Union européenne, ainsi que la Suisse et Hongkong. Une vague d’inquiétude généralisée chez les producteurs trompés (notamment ceux labellisés « bio ») et chez les consommateurs qui ont probablement mangé des produits contaminés depuis plusieurs mois car nombre de produits contiennent de l’œuf.

Le responsable de ce scandale alimentaire, tout comme des précédents, est ce système agro-industriel concentrationnaire fou subventionné par l’Union Européenne qui conduit à entasser une douzaine de poules au mètre carré dans des cages, à leur couper le bec pour éviter qu’elles ne s’entretuent et à les arroser d’insecticide pour qu’elles pondent un œuf par jour le moins cher possible. Ne comptons pas sur le Gouvernement actuel, qui comme ceux qui l’ont précédé n’est pas prêt à fâcher la puissante FNSEA, principal syndicat agricole, en suggérant que l’on pourrait sortir un peu de ce modèle agro-industriel pur et dur et aider davantage le vrai « bio » de plein air, quitte à manger moins d’œufs et de viande. Bref à manger mieux. Malheureusement, la malbouffe continuera sûrement à régner avec son lot de scandales à venir.

Laurent HOUY-CHATEAU
31/08/2017

Plus d’infos :

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